1662: L'année de l'Ecole des femmes
Molière a 40 ans . Il épouse cette année-là
Armande Béjart, la fille de Madeleine Béjart. Ce mariage avec la
fille de sa maîtresse, lui vaut d'être accusé de relations
incestueuses avec cette personne qui pourrait être sa fille.
Il réussit son coup de maître en écrivant l'Ecole des femmes,
la première des comédies de la maturité, en cinq actes et en vers.
Cette pièce, qui soulève des questions importantes (l’institution
du mariage et l’éducation des filles), tranche nettement avec les thèmes
habituels de la farce ou de la comédie à l’italienne. Innovation
littéraire en même temps que critique originale de la société du
temps, elle irrite certains auteurs concurrents autant qu’elle
choque les tenants de la morale traditionnelle.
L'Ecole des femmes connaît un
énorme succès, et vaudra à Molière une longue polémique. Cette
querelle occupera toute l’actualité littéraire de l’année 1663,
avec ses pamphlets, ses textes satiriques et ses quolibets.
Résumé de L'Ecole des femmes
Comédie en 5 actes et en vers, créée au Palais Royal le 26 décembre 1662, et publiée chez De Luynes, le 17 mars 1663.
Acte I
Arnolphe, qui bien que se vantant du
contraire, a toujours craint d'être cocu. Il informe son ami
Chrysalde de son intention de se marier. Il envisage d'épouser sa
pupille, Agnès, qu'il a fait élever, dès l'âge de 4 ans, dans un
couvent en prenant soin de la priver de toute instruction :
" Dans un petit couvent, loin de toute pratique,
Je la fis élever selon ma politique ;
C'est-à-dire, ordonnant quels soins on emploierait
Pour la rendre idiote autant qu'il se pourrait.
Dieu merci, le succès a suivi mon attente ;
Et, grande, je l'ai vue à tel point innocente,
Que j'ai béni le ciel d'avoir trouvé mon fait,
Pour me faire une femme au gré de mon souhait".
Agnès est maintenant enfermée dans une
maison où elle est gardée par un valet et une servante , un peu
simples, Alain et Georgette.
De retour , après dix jours de voyage,
Arnolphe, qui se fait aussi appeler M. de la Souche, rencontre
Horace, le fils de son ami Oronte. Arnolphe encourage Horace à se
distraire, notamment en cherchant fortune aux dépens de maris
imprudents. Il se propose même de lui donner de l'argent pour
l'aider à conquérir ces femmes volages. Horace lui raconte assez
naïvement qu'il n'a pas attendu ses conseils et qu'il est déjà
parvenu à conquérir le cœur d'une jeune fille, Agnès, pupille d'un
certain M. de la Souche, personnage tyrannique et ridicule. Il a
profité de l'absence de ce dernier pour faire la cour à Agnès.
Arnolphe, vexé, dissimule difficilement son agacement .
Acte II
Arnolphe s'en prend alors à ses domestiques leur
reprochant d'avoir laissé un homme s'approcher d'Agnès. Puis il est
vite rassuré par le récit ingénu que lui fait la jeune fille de sa
rencontre avec Horace. Le jeune séducteur n'a pas profité de la
situation pour ternir la réputation de la jeune pupille. Arnolphe
exploite cette situation, redevenue favorable, pour annoncer à la
jeune fille qu'il souhaite hâter son mariage. Agnès pensant que son
tuteur souhaite lui permettre d'épouser Horace exprime toute sa
reconnaissance à Arnolphe. Celui-ci rompt brutalement le quiproquo en
lui indiquant que c'est de leur mariage à eux deux qu'il s'agit.
Acte III
Pensant avoir rétabli la situation à son
profit, Arnolphe se prépare au mariage. Il enseigne à Agnès ses
devoirs et lui dresse un tableau terrifiant des conséquences de
l'infidélité conjugale. Agnès acquiesce sans aucune protestation.
Arnolphe se réjouit de la bonne tournure de ses projets matrimoniaux et
s'apprête à savourer la défaite d'Horace, son jeune rival.
Lors d'une nouvelle rencontre d'Arnolphe et
d'Horace , ce dernier concède , pour le plus grand bonheur de son
adversaire, que ses amours connaissent un certain revers. Les
domestiques l'ont empêché de voir sa bien-aimée, puis Agnès l'a
chassé en lui lançant une pierre. Mais heureuse surprise, la pierre
était accompagnée d'une lettre d'amour. Pendant qu'Horace se
réjouit à nouveau de cette marque passionnée, Arnolphe a du mal à
cacher son dépit et sa colère.
Arnolphe qui se retrouve seul, médite sur
la jalousie qu'il éprouve. Il découvre qu'il est tombé amoureux de
sa prisonnière. L'aveu d'Horace lui fait prendre conscience qu'il
ne souhaite plus simplement posséder Agnès ; il souhaiterait aussi
être aimé d'elle.
Acte IV
Arnolphe décide de faire face. Il n'accepte
pas de s'avouer vaincu par ce "freluquet". Il lui faut pourtant
admettre son incapacité à conquérir le cœur d'Agnès. Il décide
d'enseigner à ses valets les façons d'éconduire Horace. Celui-ci
apparaît et raconte la dernière aventure qui lui est arrivé. Alors
qu'Agnès l'avait clandestinement introduit dans sa maison et
l'avait fait monter jusque dans sa chambre, M. de la Souche est
arrivé, plein de colère. Vite Agnès l'a enfermé dans une armoire
pour le cacher et lui a donné un nouveau rendez-vous pour le soir même.
Ainsi averti par Horace, qui ne se doute
toujours de rien,Arnolphe prend alors des mesures et demande à ses
valets de défendre la maison. Lorsque le "galant" sera au sommet de
l'échelle prêt à s'introduire dans la chambre d'Agnès, ordre leur
est donné de faire pleuvoir sur lui une pluie de coups de bâton.
Acte V
Arnolphe est contrarié, ses domestiques ont
trop bien respecté ses consignes et Horace, est allongé, sans vie,
devant la maison. Mais coup de théâtre, alors qu'Arnolphe
s'apprête à constater cet accident, Horace apparaît devant lui. Il
lui avoue, qu'étant tombé de l'échelle, il a préféré faire le mort que
de recevoir de nouveaux coups. Il concède également qu'Agnès est
venue à son secours et lui a indiqué son souhait de ne plus
retourner chez son tuteur. Ironie du sort ou naïveté suprême,
Horace demande à son ami Arnolphe de protéger Agnès pendant quelque
temps , en attendant qu'il puisse l'épouser. Dans une demi
obscurité, Agnès change ainsi de défenseur, passant de la
protection d'Horace à celle d'Arnolphe.
Le transfert ayant eu lieu, Arnolphe se
fait reconnaître par Agnès et lui exprime de vifs reproches. Agnès
écoute avec une grande indifférence ce mélange de menace et de
déclaration d'amour. Arnolphe lui promet de l'enfermer dans un couvent,
mais il est décontenancé par la passivité de celle qu'il aime.
Arrive alors Oronte, le père d'Horace, qui
souhaite marier son fils avec la fille d'Enrique, un seigneur
revenu en France après une longue absence. Horace implore Arnolphe
et le supplie de l'aider . Celui accepte avec beaucoup d'ironie.
Arnolphe se moque avec beaucoup de cruauté
d'Horace, et lui apprend qu'Arnolphe et M. de La Souche sont la
même et unique personne. C'est alors qu'il apprend qu'Agnès est la
fille d'Enrique. Grâce à un hasard généreux, tout est bien qui finit
bien pour Agnès et Horace, les jeunes amoureux. Arnolphe, lui est
anéanti, et quitte la scène complètement désespéré.
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